Titre : | L'antiracisme en France : enjeux, métamorphoses et controverses au prisme du décès de George Floyd (2023) |
Auteurs : | Lila BELKACEM, Directeur de publication ; Fanny GALLOT, Directeur de publication ; Francine NYAMBEK-MEBENGA, Directeur de publication |
Type de document : | Article |
Dans : | Les cahiers de la LCD (n° 16 - Vol.2, 2023 / 1) |
Article en page(s) : | 124 p. |
Catégories : |
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Résumé : |
En janvier 2005, l’appel des indigènes de la République est signé par des « milliers de personnes ». Le propos est ancré dans l’histoire coloniale de la France, qui « pendant plus de quatre siècles » a « participé activement à la traite négrière et à la déportation des populations de l’Afrique subsaharienne (…) : au prix de terribles massacres, les forces coloniales ont imposé leur joug sur des dizaines de peuples dont elles ont spolié les richesses, détruit les cultures, ruiné les traditions, nié l’histoire, effacé la mémoire ». Histoire et mémoires sont introduites dès les premières lignes de l’appel pour souligner la continuité qui s’opère dans la République à l’endroit des « personnes issues des colonies, anciennes ou actuelles, et de l’immigration post-coloniale ». Le début des années 2000 est marqué par un renouvellement profond des mouvements antiracistes peu après les puissantes manifestations contre le Front national en 2002, dans le contexte de la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux – et notamment du foulard – aux usager·e·s de l’école et des révoltes de 2005. L’histoire et les mémoires alimentent ce renouvellement comme en témoigne en outre le vote de la loi Taubira reconnaissant la traite de l’esclavage comme des « crimes contre l’humanité » en 2001 ou encore la polémique enclenchée par l’article de la loi du 23 février 2005 portant sur le « rôle positif de la colonisation » et l’émergence du comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH). Ces controverses sociales qui, parmi d’autres, ont impliqué les descendant·e.s d’immigrés postcoloniaux en France au cours des deux dernières décennies, rappellent à quel point le couple histoire-mémoire, tout comme les tensions qui le constituent sont incontournables pour penser les luttes antiracistes, leurs reconfigurations, tout comme leurs orientations.
Après un premier volume sur les modes d’actions, les espaces de mobilisations antiracistes, la place des mouvements sociaux et le rôle des expériences du racisme dans l’émergence d’un antiracisme pluriel et intersectionnel, ce second volume interroge les reconfigurations de l’antiracisme et ses enjeux d’un double point de vue. Historique, tout d’abord, grâce à des travaux de recherche originaux sur la généalogie des nouveaux antiracismes, ainsi qu’une description fine de leurs rapports aux partis politiques. Ce regard historique rend compte des tensions qui accompagnent la réactualisation des mémoires des luttes sociales, politiques et antiracistes menées par les descendant·e·s d’immigrés postcoloniaux et l’élaboration d’orientations distinctes dans ces mouvements sociaux, allant d’un antiracisme « moral » à un antiracisme politique, en passant par l’antiracisme postcolonial. Pédagogique ensuite, car il accorde en outre, une place à la réflexion sur la question cruciale de la diffusion et la vulgarisation des savoirs issus des nouvelles recherches sur le racisme et l’antiracisme, les supports de leur transposition didactique et la diversification des dispositifs et espaces pédagogiques de l’éducation contre le racisme. Pour finir, il dresse succinctement un bilan conclusif du « printemps noir » déclenché en 2020, avant de proposer quelques perspectives. [...] (Présentation éditeur) |
En ligne : | https://www.cairn.info/revue-cahiers-de-la-lcd-lutte-contre-les-discriminations-2023-1.htm |